Présentation du zoo-refuge LA TANIÈRE

La Tanière, un zoo-refuge pour les animaux en danger – Le Parisien.fr

Le zoo-refuge de La Tanière pourra accueillir des adultes trop vieux pour les zoos traditionnels, des animaux retraités de cirques ou encore retirés à des particuliers hors la loi.
La Tanière, qui ouvrira ses portes au public en 2020 près de Chartres (Eure-et-Loir), accueille déjà de nombreuses espèces, pour certaines rescapées de labos. Un concept inédit. Un parc animalier qui vient au secours d’espèces sauvées du braconnage, d’animaux retirés à des particuliers hors-la-loi, ou réformés de laboratoires d’expérimentation… c’est le rêve en passe de se réaliser de Patrick Violas, 58 ans, ancien garçon vacher de l’Eure, devenu entrepreneur en téléphonie mobile au début des années 1990 et reconverti en protecteur de la faune sauvage. Ours, otaries, wallabies, kangourous… mènent déjà une seconde vie à une heure de Paris, sur le site de la bien nommée ferme pédagogique de la Renaissance ouverte après que Patrick et sa femme Francine ont envoyé balader leur chaîne de 270 boutiques en 2009 pour se consacrer à leur passion : le sauvetage d’animaux en danger. Les dirigeants du futur parc de La Tanière* à Nogent-le-Phaye (Eure-et-Loir), près de Chartres, ont vu plus grand : ours issus d’un cirque espagnol, loups tchèques retirés à des particuliers dans le Nord, éléphant… Le dernier arrivé est un chevreuil, saisi par l’Office national de la chasse et de la faune sauvage, dans l’Eure.

Patrick et Francine Violas, les deux fondateurs du zoo- refuge./Zoo refuge de la Tanière
300 animaux sauvages déjà sur place : « L’idée est de créer un parc ouvert au public, dans lequel tous les animaux seront issus de sauvetage, par exemple de saisies douanières, des fauves détenus sans autorisation ou encore de cirques. Les entrées des visiteurs et la fondation Rock & Heart, créée pour ce centre de protection, permettront leur entretien dans de bonnes conditions. » Patrick et Francine se sont assuré la collaboration d’une vétérinaire dotée d’une solide expérience dans des parcs zoologiques, Florence Ollivet-Courtois. Après trois ans de démarches et l’investissement de toute une vie de travail, l’ex-entrepreneur a obtenu les autorisations qui lui permettront d’ouvrir au public au printemps 2020.
Quelque 300 animaux sauvages vivent déjà sur les 20 ha du site, en construction depuis un an et demi, et les 45 animaliers soigneurs permanents sont en cours de recrutement. La ferme pédagogique de la Renaissance sera, de son côté, toujours ouverte à la visite pour des enfants handicapés. « Au-delà du refuge, c’est un concept inédit en France qui est en train de voir le jour », explique son initiateur, qui veut « faire bouger les lignes ».
Des macaques à la retraite : mi-mars 2019, onze macaques rhésus quitteront définitivement plusieurs laboratoires d’expérimentation animale de Belgique et de France pour une retraite inespérée, avec l’action conjointe d’une association de protection animale pionnière en la matière, le Graal (Groupement de Réflexion et d’Action pour l’AnimaL), qui compte 3000 animaux réhabilités des laboratoires depuis 2005.

Patrick Violas envisage ainsi d’accueillir une quinzaine de primates par an. Le Graal a déjà permis le sauvetage de 70 macaques et ouistitis. « Les places disponibles en parcs sont trop peu nombreuses et limitent les possibilités de retraite de ces animaux », déplore le Dr Amélie Romain, responsable de ce projet. « L’idée n’est pas d’encourager le recours aux singes dans l’expérimentation animale, mais bien de trouver une issue acceptable pour ceux qui peuvent survivre. Grâce à l’action du Graal, l’idée sera de dire aux labos : Maintenant que vous avez une solution, vous ne pouvez plus l’ignorer », explique Patrick Violas.

Pas de reproduction : Les dirigeants misent sur une tendance forte : « Les Français sont de plus en plus responsables. Venir dans un refuge, c’est plus éthique. » Contrairement aux zoos où l’on mise sur les attendrissants bébés animaux, à la Tanière, pas de reproduction. « On n’aura des petits que si l’on récupère une femelle en gestation, comme cela est déjà arrivé avec une ourse. Sinon, on stérilisera. Il est trop facile de se cacher derrière la sauvegarde des espèces pour les faire se reproduire et éliminer ensuite les adultes surnuméraires. Dans certains cas, nous accueillerons des adultes en surplus d’un autre parc, en échange d’un engagement de leur part de changer leur pratique en matière de reproduction. Et un éléphant de 40 ans, c’est aussi plaisant à regarder qu’un de 3 ans, non ? »