L’Est Républicain – 15/05/19

PONTARLIER – ANIMAUX

SPA : Florian Ferraroli va démissionner de la présidence

Président directeur bénévole de l’antenne pontissalienne de la SPA, Florian Ferraroli va passer la main en septembre prochain. Avec le sentiment du devoir accompli, mais aussi un certain goût d’inachevé, au bout d’une aventure de 20 ans.

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  • LE 15/05/2019 À 05:02
  • MIS À JOUR LE 15/05/2019 À 18:29

C’est à l’âge de 17 ans que Florian Ferraroli, qui étreint ici Mortadelle, s’est engagé bénévolement auprès de la SPA, à l’antenne de Montbéliard.  Photo ER /A.L.

« Je ne quitte pas le bateau. Je m’assieds sur le port et je vais le regarder naviguer… » Après 20 ans de bons et loyaux services à la tête de la SPA de Pontarlier, Florian Ferraroli va démissionner au 1er septembre 2019. Avec le cœur lourd. Car il quitte « une équipe de bénévoles extraordinaire ». Mais aussi parce que l’homme, âgé de 46 ans, a connu son lot de désillusions.

Pêle-mêle, il cite le manque de soutien « des politiques, des institutions, le manque de reconnaissance de l’engagement des bénévoles. » Florian Ferraroli n’oublie pas la justice et ses sanctions « d’une extrême légèreté » pour les cas de maltraitance. « Je peux donner l’exemple de fait divers comme celui Ornans (neuf chats laissés à l’abandon, un est mort, un autre a dû être euthanasié) : 150 € d’amende. Entre les frais d’avocat et de vétérinaire, on a payé 1 500 € dans l’histoire. Les 56 vaches laissées pour mortes à Avoudrey ? Une amende de 1 500 €. On les attend toujours, on a mandaté un huissier, pour la seconde fois… »

« On a un cœur ou on n’en a pas »

Son propre “camp” n’est pas exempt de tout reproche. « Comme dans d’autres domaines, l’apparition d’extrémistes ne fait pas avancer la cause animale, selon moi », souligne ce partisan du dialogue.

Voilà qui, mis bout à bout, peut avoir raison d’un engagement, d’un investissement. « Attention, je ne verse pas dans la déprime, c’est juste que je suis las », poursuit-il, « avec mon âge, mes soucis de santé, il est temps pour moi de passer le relais. Je veux aussi prendre du recul avant d’en arriver à détester les gens. On voit tellement d’atrocités, au point de ne plus en dormir la nuit, que certains en arrive là. Mais, comme disait Lamartine : “on n’a pas deux cœurs, un pour les animaux et un pour les hommes. On a un cœur ou on n’en a pas.” »

Heureusement, son engagement (29 ans de bénévolat) ne résume pas à ça. « Nous pouvons être fiers de ce qui a été fait à notre niveau », insiste Florian Ferraroli, « des partenariats en Espagne, Roumanie et Serbie. Un autre avec l’association Graal, qui récupère les animaux de laboratoire, proposés ensuite à l’adoption. Pas que des chiens ou des chats, nous allons ainsi bientôt recevoir 80 poissons. On a énormément développé l’activité du chat libre, avec stérilisation avant remise en liberté. C’était un réel plaisir de travailler avec une telle équipe, motivée, engagée. »

L’oncle d’Amérique était Pontissalien

C’est un coup de fil que Florian Ferraroli n’oubliera jamais. « J’étais au refuge et un notaire de Levier me demandait de venir rapidement. J’étais occupé, il a dû insister pour que je vienne… » Pour un legs d’1,3M€ en faveur de la SPA de Pontarlier, le président n’a pas eu à regretter le déplacement. « C’était incroyable ! J’ai pris ça comme une récompense pour l’engagement sans faille des bénévoles. Et l’occasion de construire un refuge avec des conditions décentes pour nos animaux. » Le nom du refuge, les Macarons, est un clin d’œil au bienfaiteur providentiel, un commerçant pontissalien surnommé le “roi du macaron”.